7. Conjonctions de coordination


7.1. do et ; mais; en ...-ant 

7.2. -ti aussi, également, de même que

7.3. şa[2] (FN) et, à ce moment-là

7.4. vana sinon


◘◘◘ Les locutions conjonctives (ou mots composés conjonctifs) (*) ne sont pas traitées dans ce chapitre. Voir les postpositions (→ 5.2.).


(*) Ex. : hamu şeni ~ hamuşeni = pour cette raison, par conséquent, donc ______________________________________________________________________


7.1. do et ; mais ; en ...-ant


7.1.1. Entre substantifs (ou pronoms)

7.1.2. Entre adjectifs


7.1.2.1. Entre numéraux

7.1.2.2. Entre adjectifs non numéraux


7.1.3. Entre d’autres mots

7.1.4. Entre phrases

7.1.5. Phrase + do var (AŞ)


■ La conjonction do est inaccentué, non-enclitique et non-proclitique.

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7.1.1. Entre substantifs (ou pronoms)


nana do baba mère et père (= parents)

m3xuli do urz*eni (OuestCentre) poire et raisin

~ m3xuli do x’urz*eni (Est)

Aşela do Ç’emu Aşela (1) et Ç’emu (2)

sin do ma (*) toi et moi

man do si (*) moi et toi



(1) prénom féminin

(2) prénom masculin


(*) Les pronoms personnels ma et si prennent, devant do, respectivement les formes man et sin.


Quel que soit le nombre de mots à joindre, la conjonction do apparaît une seule fois devant le dernier terme.


nana, baba, da do cuma mère, père, sœur et frère

Emine, Bexa, Xusa do ma Emine (1), Bexa (1), Xusa (2) et moi


(1) prénoms féminins

(2) prénom masculin


Les marques casuelles apparaissent une seule fois à la fin du dernier terme. Les autres mots joints par la conjonction restent sans marque casuelle.


nana do babak la mère et le père (= les parents)

nana do babaşi de la mère et du père (= des parents)

bergi do xamiten avec une houe (hoyau, pioche) et un couteau


Si un pronom au génitif concerne tous les mots joints par la conjonction do, il apparaît une seule fois, soit avant le premier mot soit après le dernier mot.


şk’imi nana do baba (Ouest) mes parents

~ çkimi nana do baba (CentreEst)


nana do baba-şk’imi (Ouest) mes parents

~ nana do baba-çkimi (CentreEst)


Les marques casuelles apparaissent, dans ce cas également, une seule fois à la fin du dernier terme.


sk’ani nana do babak (Ouest) tes parents

~ skani nana do babak (CentreEst)


nana do baba-sk’anişi (Ouest) de tes parents

~ nana do baba-skanişi (CentreEst)


bergi do xami-muşiten avec sa houe et son couteau


Les marques casuelles suffixées aux pronoms génitifs postposés sont toutes inaccentuées et non-enclitiques : elles ne changent pas la place de l’accent du mot auquel elles sont attachées (ou, plus exactement, la place de l’accent de l’unité accentuelle à la quelle elles sont attachées).

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7.1.2. Entre adjectifs

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7.1.2.1. Entre numéraux


La conjonction do, qui joint des numéraux du nombre n, apparaissent n - 1 fois.


sum şilya do jur oşi do eçi do vit 3 x 1000 + 2 x 100 + 20 + 10

= 3,230


eçi do otxo şilya do xut oşi do otxoneçi do ar (20+4) x 1000 + 5 x 100 + 4x20 + 1

= 24,581


La combinaison {vit + do} est prononcée {vit’o} qui devient parfois {vit’v-} devant voyelle.


*vit do arvit’oar ~ vit’var 10 + 1 = 11

*vit do jurvit’ojur 10 + 2 = 12

eçi do *vit do xuteçi do vit’oxut 20 + 10 + 5 = 35

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7.1.2.2. Entre adjectifs non-numéraux


Quand des adjectifs non-numéraux sont juxtaposés, l’emploi de la conjonction do semble facultatif. Des recherches plus approfondies sont nécessaires sur ce sujet.


oroponi do msk’va bozomota ~ oroponi do mskva bozo  belle fille adorable

~ oroponi msk’va bozomota ~ oroponi mskva bozo


oroponi : adorable

msk’va ~ mskva : beau, belle

bozomota ~ bozo : fille



Dans l’exemple ci-dessous, la conjonction composée ardo joint plusieurs adjectifs.


Himuşi bozomotalepe çibari, oroponi, çalişkani, ardo msk’va onan. (AŞ)


[Ses filles sont distinguées, adorables, travailleuses et, en plus, belles.]


himuşi : him (celui-là, cela): génitif

çibari : noble, distingué (< turc kibar < arabe)

çalişkani : studieux, travailleur(< turc çalışkan)

ardo : ar (un) + do

onan : copule on: imperfectif présent 3. pers. pl.



Dans l’exemple ci-dessous, la conjonction do joint deux locutions adjectivales: {adverbe + adjectif} et {(adjectif + substantif) + suffixe dérivatif formant des adjectifs}.


dido nosoni do k’ai toloni cuma-çkimi (AH) mon frère perspicace et très intelligent


dido : très

nosoni : nosi (intelligence) + suffixe dérivatif {-oni}

k’ai : bon

toloni : toli (œil) + suffixe dérivatif {-oni} ; k’ai toloni aux bons yeux, perspicace

cuma : frère

çkimi : ma (moi); génitif

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7.1.3. Entre d’autres mots


La conjonction do joint des adverbes de même catégorie.


ğoma do andğa ~ ğoma do hamdğa hier et aujourd’hui

melenk’ale do molenk’ale (Ouest) de l’autre côté et de ce côté-ci de la rivière



Elle n’est pas utilisée entre des adverbes de catégories différentes.


Ma ğoma melenk’ale xvala bidi. (AŞ) Je suis allé hier seul à l’autre côté de la rivière.


ğoma : adverbe de temps ; hier

melenk’ale : adverbe de lieu et d’orientation ; de l’autre côté de la rivière

xvala : adverbe de manière ; seul

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7.1.4. Entre phrases


Lemploi de la conjonction do joignant deux phrases est extrêmement fréquent. Elle peut exprimer, selon le contexte, succession d’actions, simultanéité, cause, moyen, opposition etc.


[un texte épistolaire]


Ma Lazona’şen, Vi3’e’şen meginç’aram do X. X. bore.

Hakolen na-igzali nak’o ndğa do nak’o tuta divu do ar ambai var momçi.

...........................................................

Ma-ti mominç’ari do haşo bisinapat.

Ğormotik, megişvelaz do gunz*e3’anas skidi. (FN)


[Je t’écris de Lazona, de Vi3’e. Et je suis X.X.]

[Combien de jour, combien de mois se sont passés depuis que tu es parti d’ici. Mais tu ne m’as pas donné de tes nouvelles.]

[..........................................................]

[Écris-moi. Et communiquons-nous ainsi.]

[Que Ğormoti (*) t’aide pour que tu puisses vivre longtemps.]


ma : je

Lazona (***) : Laz(i) + suffixe dérivatif -ona (« lieu où se trouvent beaucoup de »)

: la région peuplée de Laz; aire linguistique laze

Vi3’e : nom laz de Fındıklı

meginç’aram(1): nunç’arams (écrire à une personne): je t’écris

bore : copule oren: imperfectif présent 1. pers. sg.

hakolen : d’ici

na- : profixe (→17.)

igzali : igzals (s’en aller, partir): perfectif simple 2. pers. sg.

nak’o : combien de

ndğa : jour

tuta : lune ; mois

divu : iven (avoir lieu; se passer): profixe d’affirmation d- + perfectif simple 3. pers. sg.

ar : un

ambai : nouvelles

var momçi (1) : meçams (donner): tu ne m’as pas donné

ma-ti : à moi aussi (→ 7.2. -ti): datif

mominç’ari (1) : nunç’arams (écrire à une personne): écris-moi

haşo : ainsi, de cette façon-ci

bisinapat : isinapams (parler): perfectif optatif 1. pers. sg.

ğormotik : ğormoti (*): ergatif

megişvelaz (1) : nuşvelams (aider): qu’il t’aide

gunz*e : long

3’anas :3’ana (année): locatif

skidi : skidums (vivre): impératif sg.


(1) Forme bipersonnelle. Voir les chapitres des verbes (→ 11. ~).


(*) ğormot’i ~ ğormoti : Vu son emploi actuel dans des expressions exclamatives (→ 9.2.), ğormot’i ou ğormoti devrait avoir été l’objet d’une vieille croyance des Laz (**). Le mot est employé ici, intentionnellement, au sens de “Dieu des religions monothéistes”, ce qui est loin d’être courant.


(**) Selon la tradition orale, les Laz, auparavant chrétiens, auraient été convertis à l’islam au 17e siècle. Quelle était leur croyance avant la conversion au christianisme ? Aucune réponse n’est possible à cette question, les Laz ne faisant leur “apparition” dans l’Histoire écrite que tout récemment.


(***) L’auteur de cet ouvrage a été accusé avec véhémence plus d’une fois par des gendarmes et des civils turcs d’« exalter l’indépendantisme » parce qu’il avait prononcé le mot Lazona en leur présence. La phobie de séparatisme est à ce point en Turquie.

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7.1.5. Phrase + do var (AŞ)


La locution {(phrase +) do var}(dès que) est observée dans les dialectes d’Ardeşen (→ 6.2.9., 6.3.3.).


Le dernier élément de la locution, var, est l’interjection de négation (→ 9.1.). Une interjection formant une phrase à elle seule, on peut considérer que l’emploi de la conjonction do dans cette locution est le même que celui traité dans l’article pécédent (do entre phrases).


Oroperi-şk’imi moxt’u do var, kogomak’k’oru. (AŞ)


[Mon amour m’a embrassé(e) dès qu’il (elle) est arrivé(e).] (1)


oroperi : bien-aimé(é) < oropa (amour)

şk’imi : mon, ma, mes

moxt’u : mulun (venir): perfectif simple 3. pers. sg.

var : interjection de négation (2)

ko- : profixe d’affirmation (→ 11.8.2.)

gomak’k’oru(3) : gvak’k’orams (s’enrouler autour de, embrasser): il (elle) m’a embrassé(e) (1)


(1) Il n’y a pas de genre en laz.


(2) Homophone avec la marque de négation var (→ 11.8.1.).


(3) Forme bipersonnelle. Voir les chapitres des verbes (→ 11. ~).

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7.2. {-ti} de même que, aussi, également


La conjonction-suffixe {-ti} est attachée aux substantifs, pronoms, adverbes, locutions adverbiales etc.


■ Elle est inaccentuée et non-enclitique.


Le suffixe dérivatif {-ti}, qui forme des pronoms et adverbes indéfinis, et le morphème{-ti}, qui fait partie de la marque de négation vati observée dans certains dialectes pourraient être de même origine que cette conjonction. Voir les chapitres des pronoms (→ 2.), des adverbes (→ 4.) et des propositions concessive (→ 16.) ainsi que l’article sur les marques de négation (→ 11.8.1.).


●●● « Document massacré », p.84:

(Cette conjonction) est affixée aux substantifs et aux pronoms.

On croirait qu’ellene s’affixe pas à autres choses que substantifs et pronoms.

La conjonction {-ti} est attachée à bien d’autres choses que les seuls substantifs et pronoms.

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7.2.1. Morphologie des substantifs et pronoms avant {-ti}

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7.2.1.1. Substantifs


Lorsque la conjonction {-ti} est suffixée, les substantifs et pronoms prennent la forme du cas postpositionnel. C’est le même principe que quand d’autres suffixes leur sont attachés (→ 1.1.1.).


m3xul ~ m3xuli + -ti = m3xuli-ti poire aussi

oxor ~ oxori + -ti = oxori-ti maison aussi

topr ~ topri (Ouest) + -ti = topri-ti miel aussi

topur ~ topu(r)i (CentreEst) + -ti = topu(r)i-ti miel aussi

oncğor ~ oncğore + -ti = oncğore-ti honte aussi


L’accentuation est comme suit: m3xuli-ti, oxori-ti, topri-ti, topuri-ti, oncğore-ti. La conjonction {-ti} n’étant pas enclitique, l’accent est sur la même syllabe que si les mots étaient sans suffixe.

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7.2.1.2. Pronoms

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7.2.1.2.1. Pronoms personnels


Les pronoms personnels 1ère et 2e personnes du singulier prennent, dans certains dialectes, les formes man- et sin- devant {-ti}.


ma + -ti = ma-ti ~ man-ti moi aussi

si + -ti = si-ti ~ sin-ti toi aussi

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7.2.1.2.2. Pronoms démonstratifs


Les pronoms démonstratifs des dialectes occidentaux prennent la forme du cas postpositionnel devant {-ti}.


ham + -ti = hamu-ti (Ouest) ceci aussi ; celui-ci aussi

him + -ti = himu-ti (Ouest) cela aussi ; celui-là aussi

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7.2.1.3. Place des marques de cas ergatif et datif (ainsi que locatif)


Les marques de cas ergatif et datif (+ locatif) se mettent avant ou après la conjonction {-ti} selon les dialectes (*).


(*) Les marques d’autres cas se mettent avant la conjonction {-ti} dans tous les dialectes.


hamute-ti ~ hayate-ti ~ amuten-ti avec ceci aussi


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7.2.1.3.1. Dialectes de Pazar


Dans les dialectes de Pazar, les marques de cas ergatif et datif sont suffixés à la conjonction {-ti}, ce qui n’est jamais observé ailleurs.


Aşela-tik Aşela aussi

Xusa-tik Xusa aussi


Aşela-tis à Aşela aussi (*)

Xusa-tis à Xusa aussi (*)


himu-tik cela aussi, celui-là aussi

hamu-tik ceci aussi, celui-ci aussi


himu-tis à cela aussi, à celui-là aussi (*)

hamu-tis à ceci aussi, à celui-ci aussi (*)


(*) Le datif a plusieurs fonctions en laz. D’autres traductions s’imposent selon la structure de la phrase.


Les Laz de Pazar attachent souvent les deux parties de ces mots sans trait d’union: ex. himutik, hamutis.

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7.2.1.3.2. Dialectes de Çamlıhemşin et d’Ardeşen


Il n’y a pas de marques de cas ergatif et datif dans les dialectes de Çamlıhemşin et d’Ardeşen (→ Cas oblique fusionné 1.1.2.).


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7.2.1.3.3. Dialectes centraux et orientaux


Dans les dialectes centraux et orientaux, les marques casuels ne sont jamais suffixés à cette conjonction.


Aşelak-ti Aşela aussi

Xusak-ti Xusa aussi


Aşelas-ti à Aşela aussi (*)

Xusas-ti à Xusa aussi (*)


hek-ti cela aussi, celui-là aussi

~ hemuk-ti

~ heyak-ti


hemus-ti à cela aussi, à celui-là aussi (*)

~ heyas-ti


(*) Le datif a plusieurs fonctions en laz. D’autres traductions s’imposent selon la structure de la phrase.


Les Laz parlant un dialecte central ou oriental écrivent souvent cette conjonction détachée du mot précédent : ex. hemuk ti, heyak ti.


Les Laz de Turquie n’utilisent pas spontanément le trait d’union quand ils écrivent leur langue maternelle. Ils ont plus que tendance à appliquer à la langue laze les habitudes orthographiques de la langue officielle de l’État - le turc - où l’emploi du trait d’union est rarissime voire inexistant.


Dans cet ouvrage, la conjonction {-ti} est systématiquement orthographiée avec un trait d’union pour les deux raisons suivantes:


[1] Il est préférable de proposer une orthographe commune à tous les dialectes laz.

[2] Il vaut mieux éviter tout risque de confusion avec le substantif ti (tête).

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7.2.2. Pronoms au cas génitif postposés + {-ti}


Lorsqu’un pronom au cas génitif est postposé au substantif, la conjonction-suffixe{-ti} se met après le pronom.


La place des marques de cas ergatif et datif n’est pas la même dans tous les dialectes : dans ceux de Pazar les marques casuelles sont postposées à la conjonction {-ti}.


(PZ)

nana-şk’imi-ti ma mère aussi

nana-şk’imi-tik ma mère aussi

nana-şk’imi-tis à ma mère aussi (*)

nana do baba-sk’ani-ti tes parents aussi

nana do baba-sk’ani-tik tes parents aussi

nana do baba-sk’ani-tis à tes parents aussi (*)


(ÇM)(AŞ)

nana-şk’imi-ti ma mère aussi, à ma mère aussi

nana do baba-sk’ani-ti mes parents aussi, à mes parents aussi


(CentreEst)

nana-çkimi-ti ma mère aussi

nana-çkimik-ti ma mère aussi

nana-çkimis-ti à ma mère aussi (*)

nana do baba-skani-ti tes parents aussi

nana do baba-skanik-ti tes parents aussi

nana do baba-skanis-ti à tes parents aussi (*)


(*) Le datif a plusieurs fonctions en laz. D’autres traductions s’imposent selon la structure de la phrase.

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7.2.3. Adverbes et locutions adverbiales + {-ti}


(A) Ok’açxe-ti oput’enepek gyarepe ipxort’ez.

Jin-ti lo3ape yopxort’ez. (AH)


[Peu après aussi, les villageois prenaient le repas.]

[Sur ce, également, ils mangeaient des sucreries.]


ok’açxe : peu après, un peu plus tard

oput’enepek : oput’eni (villageois) : pluriel ergatif

gyarepe : gya(r)i (pain; repas) : pluriel absolutif

ipxort’ez : ipxors (manger)(1) : imperfectif passé3. pers. pl.

jin : verticalement en haut, dessus, en plus

lo3ape : lo3a (savoureux, délicieux)(2) : emploi nominal, pluriel absolutif

yopxort’ez : yopxors (manger le plat suivant)(3) : imperfectif passé 3. pers. pl.

(1) Variantes régionales: imxors ~ impxors ~ ipxors ; ç’k’omups (ÇX)


(2) Le mot a un sens inverse à Pazar. Et un autre sens à Ardeşen.


lo3a (insipide, mauvais)(PZ)

lo3a (blet)(AŞ)


(3) Variantes régionales: eyoşk’omams (Ouest) ~ eyoç’k’omams (FN) ~ yoç’k’omams (FN) ~ yopxors (AH) ~ gyopxors (AH) ~ gyomxors (HP) ~ gyoç’k’omaps (ÇX)

(manger le plat suivant, manger le dessert à la fin du repas)



(B) Locution adverbiale + {-ti}


sk’ani şeni-ti ~ skani şeni-ti pour toi aussi

juri şeni-ti (*) pour les deux aussi (séparément)


(*) juri-ti şeni : pour tous les deux (ensemble)


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7.3. şa[2] (FN) et, à ce moment-là


La conjonction de coordination şa[2], observée dans les dialectes de Fındıklı, a la fonction de joindre deux phrases pouvant être des discours rapportés. Les premiers exemples sont présentés dans le chapitre des Particules de citation (→ 8.1.1.1.B et C, 8.1.1.3.B).


Voir l’adverbe de manière homophone (→ şa[1] 4.5.3.).

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7.4. vana sinon


La conjonction vana pourrait être la contraction de la marque de négation var ~ va (→ 11.8.1.) ou, plus vraisemblablement, de l’interjection de négation var (→ 9.1.) avec la conjonction de subordination postposée -na (→ 6.2.4., 16).


(A) Hişo vana haşo p’are. (Ouest) Je ferai comme cela sinon comme ceci.


hişo : adverbe de manière (comme cela)

haşo : adverbe de manière (comme ceci)

p’are : ikums (faire) : futur 1ère pers. sg.



(B) Nana-skani moxtu-i, vana baba-skani ? (Centre)


[Est-ce ta mère qui est venue, ou est-ce ton père ?]


nana : mère, maman

skani : ton, ta, tes

moxtu : mulun (venir): perfectif simple 3e pers. sg.

-i : marque d’interrogation (→ 11.9.)

baba : père, papa



(C) K’ap’ulaz mogik’idap. Je vais te porter sur le dos

Monk’a t’a, vana çorçi (HP)(1) Que tu sois lourde ou légère


k’ap’ulaz : k’ap’ula (dos) : locatif ; au dos, sur le dos

mogik’idap (*) : moyk’idaps (porter sur le dos) : je te porte sur le dos

monk’a : lourd

t’a : copule yen: imperfectif optatif 2e pers. sg.

çorçi : léger


(1) Versets tirés du chant laz Koçari”.


koçari : refrain onomatopéique comme « tralala, mirontaine, lon lon la, tsouin tsouin »


(*) Forme bipersonnelle. Voir les chapitres des verbes (→ 11. ~). L’équivalent de ce verbe dans les dialectes occidentaux est mogibam.